Fixer le prix de ses prestations est un enjeu pour tous les freelances, notamment ceux du secteur informatique / digital. La concurrence, le manque d’expériences, la variété des missions ou encore le caractère immatériel de la prestation peut rendre la facturation difficile. Cet article vous donne tous les conseils nécessaires pour valoriser votre travail et bien facturer en tant que programmeur / développeur.
Sommaire :
Quels sont les différents modes de facturation pour programmeur / développeur ?
Cette question revient à choisir comment vous allez fixer le montant à réclamer à votre client pour une prestation donnée. 3 principales options existent en la matière lorsqu’on souhaite facturer en tant que programmeur / développeur
Facturation au forfait
En tant que professionnel de l’informatique, opter pour une facturation au forfait signifie que vous définissez à l’avance le montant total à payer pour votre prestation. Le développeur ou programmeur doit fixer un délai, une date à laquelle le livrable sera rendu ou la prestation terminée. C’est une fois qu’il a rempli ses obligations qu’il reçoit le paiement du prix fixé. Le prestataire a donc une obligation de résultat. Quel que soit le nombre d’heures de travail effectuées ou les moyens investis, il doit arriver à accomplir la mission dans les délais.
Réaliser une mission avec ce type de facturation demande de fixer un périmètre clair pour la mission. Il est donc utile de s’assurer de disposer de toutes les informations nécessaires pour l’exécution.
Pour garantir cette exhaustivité de l’information, la fourniture d’un cahier de charges par le client est recommandée.
Cela permet de s’assurer que les coûts (temps et moyens matériels) soient bien évalués pour avoir une marge bénéficiaire. Et aussi de respecter les délais, d’autant plus que des pénalités de retard sont parfois introduites dans les clauses de ce type de contrat.
Facturation à la valeur
La facturation dite « à la valeur » est une des modalités du contrat au forfait. Elle reprend tous les éléments cités plus haut (prix fixe, délai, cahier de charges), mais elle intègre une dimension de valeur ajoutée. Le prix demandé intègre non seulement les coûts définis par le prestataire freelance, mais aussi le rendement potentiel que le livrable aura sur la productivité ou le bénéfice du client.
Facturation en régie
Aussi assimilée à de l’assistance technique, la facturation en régie est basée sur une rémunération proportionnelle au nombre d’heures de travail fournies au client.
Un informaticien en mode auto entrepreneur peut utiliser cette option, même si elle est plus souvent utilisée par les entreprises de services numériques, qui allouent un ou plusieurs de leurs ressources à un client pour un projet donné.
L’élément central de ce type de facturation est la valorisation du temps de travail. Il est possible de fixer un taux horaire ou un taux journalier moyen (TJM). Ce taux sera la base de calcul appliquée en fonction du nombre d’heures ou de jours sur le projet. Une estimation approximative du temps de la mission doit néanmoins être communiquée.
La description de la mission et de ses objectifs n’est pas aussi précise que pour un contrat au forfait. Ce type de facturation correspond aux situations dans lesquelles le client ne sait pas exactement le résultat à obtenir (investigation, évaluation) ou pour des missions qui ont une dimension routinière et peu créative (maintenance de systèmes).
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Facturer en tant que programmeur / développeur : comment choisir le bon mode de facturation ?
La pertinence du choix d’un mode de facturation dépend de plusieurs facteurs liés au développeur ou programmeur ainsi qu’à ses clients. Nous présentons ces facteurs ci-dessous.
Obligation de résultat vs Obligation de moyen
Il s’agit ici des attentes de votre client lorsqu’il vous sollicite en tant que freelance. Dans le cas où le client à une vision claire de son besoin, avec des détails précis, il s’attend à ce que le prestataire la réalise. Il s’agit d’une obligation de résultat. Cela intervient dans le cadre d’un projet de création de sites internet pour e-commerce fourni avec un cahier de charge.
Mais il peut aussi arriver que la mission confiée par le client soit de nature à intégrer des aléas, à cause de l’évolution du besoin du client ou de l’environnement de travail. Il n’est pas possible de planifier d’avance les tâches à exécuter. Le prestataire aura alors une obligation de moyens : donner du temps en mettant des compétences au service du client pour résoudre tout problème dans un domaine précis au mieux de ses capacités.
Durée de la mission
Une mission de courte durée permet d’évaluer le volume de travail à effectuer avec plus de facilité. Un accord entre les 2 parties d’un forfait est plus facile à obtenir. Une mission plus longue, de plusieurs mois, aura plus de variables difficiles à évaluer, et donc un volume de travail incertain. Il sera dans l’intérêt du prestataire de négocier un TJM afin de se faire payer en fonction du volume de travail.
Volume de clientèle et planification du travail
Un développeur freelance qui a un portfolio de client bien fourni pour les satisfaire doit pouvoir gérer son temps. Il doit en effet mener plusieurs missions différentes en même temps. Ceci va probablement le pousser à facturer au forfait.
Les contrats en régie sont basés sur le nombre d’heures. Et pour éviter des surfacturations, certains clients demandent que le travail soit effectué dans leurs locaux.
Ce contrôle limite le freelance dans sa gestion de son temps et peut mettre en péril d’autres missions. Au-delà du volume de clientèle, chaque freelance a son tempérament quant à la manière de gérer son temps. Certains veulent jouir de la plus grande autonomie possible et auront donc du mal à supporter le contrôle lié à un contrat sous régie.
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Facturer en tant que programmeur / développeur : comment évaluer le coût de ses prestations ?
Quelle que soit la manière dont vous facturez votre prestation en tant que programmeur / développeur, votre capacité à bien évaluer vos coûts est capitale. Comme toutes les entreprises, vous cherchez à obtenir un bénéfice de votre activité. Ceci n’est possible que si la valeur des éléments que vous intégrez à votre produit ou service est plus petite que le prix que vous recevez en paiement.
Pour y arriver, vous pouvez choisir de fixer un prix horaire en fonction d’un équivalent salaire. Si vous travailliez à temps plein pour une entreprise, quelle serait la rémunération idéale ? En divisant le prix, vous aurez choisi, par votre volume horaire de travail en un mois, vous pourrez fixer un taux horaire satisfaisant.
Ainsi, que vous optiez pour la facturation en régie ou au forfait, vous aurez simplement à vous rassurer que votre paie est supérieure, au produit du volume de temps de travail (réel ou prévu dans le cas du forfait) par ce taux.
Une autre option, plus précise, demande de faire un calcul de coûts. En quelques étapes, vous devrez :
- Déterminer toutes les charges que vous avez ainsi que leur montant : charges sociales, loyer, autres dépenses d’exploitation.
- Evaluer votre volume de travail annuel, en heures ou en jour. Vous ne tiendrez compte que des heures que vous pouvez consacrer au client, et non pour des travaux annexes (comptabilité, prospection marketing, etc.).
- Divisez le montant total des charges par le nombre d’heures ou de jours de travail. Vous obtiendrez le taux plancher auquel vous devez valoriser les heures sur chacune de vos missions pour être à l’équilibre.
- Ajouter une marge pour votre bénéfice.
En déterminant votre prix final, vous devrez tenir compte aussi de votre positionnement désiré sur le marché, pouvoir comparer votre prix avec les tarifs des autres développeurs et programmeurs freelances au profil similaire au vôtre, et de façon ponctuelle tenir compte du profil de votre client.
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Savoir monter sa facture de programmeur / développeur : les éléments clés
Une fois que vous avez le montant à payer, vous devez faire la facture. À ce niveau, il ne faut pas oublier que la facture est un document comptable qui sert à plusieurs fins et est soumis à des normes.
Mentions obligatoires
Pour que votre facture soit valide sur le plan comptable et juridique, vous devez vous assurer qu’elle comporte les mentions suivantes :
- Le numéro de la facture
- la date de la facture
- les coordonnées et numéros SIREN du prestataire, donc les vôtres
- les coordonnées et numéros SIREN du client
- La nature de la prestation
- le prix unitaire de la prestation HT et TTC
- le nombre de prestations (unités)
- le prix total HT et TTC
Le logiciel
En tant qu’entrepreneur freelance, vous n’avez probablement ni le temps ni les moyens de payer un tiers pour tenir votre comptabilité.
Si le calcul du montant de la prestation ne peut être fait que par vous, le montage régulier des factures est un travail assez technique.
Et le non-respect des dispositions de forme liées aux factures, comme l’ordre des numéros de facture, peut entraîner de fâcheuses conséquences, surtout si vous subissez un contrôle fiscal. Il est donc recommandé de faire usage d’un logiciel de facturation pour bien facturer en tant que programmeur / développeur. Il existe des solutions en ligne qui vous permettront d’automatiser toutes les tâches nécessaires pour produire des factures correctes sur le plan commercial et juridique.