Les travaux de rénovation en résidence principale représentent un investissement important pour les propriétaires. Pour en amoindrir le coût, l’État français propose plusieurs dispositifs fiscaux. Crédits d’impôt, aides directes comme MaPrimeRénov’, réductions de TVA… les leviers sont nombreux pour optimiser ses dépenses. Quels travaux sont éligibles ? Comment tirer parti des avantages fiscaux disponibles ? Quelles sont les démarches à suivre pour y accéder ? Voici les réponses claires à ces questions essentielles.
Sommaire :
Les travaux de rénovation énergétique : un levier fiscal majeur
La rénovation énergétique des logements est soutenue depuis plusieurs années par une politique fiscale incitative. L’objectif : accélérer la transition écologique du parc immobilier privé français, en vertu de l’article 200 quater du Code général des impôts.
Le crédit d’impôt pour la transition énergétique (CITE) et ses évolutions
Bien que progressivement remplacé par MaPrimeRénov’, le CITE continue de s’appliquer pour certains équipements. Conformément à l’article 18 bis de l’annexe IV du CGI, les dépenses suivantes sont éligibles :
- Systèmes de chauffage performants
- Ventilation double flux
- Isolation des parois opaques
- Équipements à énergie renouvelable
Les montants déductibles varient selon les revenus du ménage et le type d’équipement installé. Le but reste d’inciter les particuliers à améliorer la performance énergétique de leur logement.
MaPrimeRénov’ : l’aide phare pour la rénovation énergétique
Depuis janvier 2020, MaPrimeRénov’ a pris le relais du CITE. Versée par l’Agence nationale de l’habitat (Anah), elle se présente sous deux formes :
- Parcours par geste : pour les travaux isolés (ex. : remplacement de chaudière, isolation)
- Parcours accompagné : pour les rénovations globales avec gain de deux classes DPE minimum
Les aides sont modulées selon les revenus du foyer fiscal.
Pour y être éligible, le logement doit être occupé au moins huit mois par an, comme l’exige l’article R. 321-13 du Code de la construction et de l’habitation.
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Les travaux d’adaptation au handicap et à la perte d’autonomie
Les travaux d’accessibilité du logement ouvrent droit à un crédit d’impôt spécifique. Ce dispositif vise à encourager le maintien à domicile des personnes en perte d’autonomie ou handicapées, tel que prévu par l’article 200 quater A du CGI.
Un crédit d’impôt spécifique maintenu
Les dépenses engagées avant le 31 décembre 2025 ouvrent droit à un crédit d’impôt à hauteur de 25 %, dans la limite de 5 000 € pour une personne seule et 10 000 € pour un couple, sur cinq ans. Sont éligibles :
- Équipements sanitaires adaptés
- Rampes d’accès et aménagements intérieurs
- Monte-escaliers et ascenseurs privés
- Dispositifs de circulation pour PMR
Aucune condition d’âge ou de taux d’invalidité n’est exigée.
L’administration fiscale définit ces modalités dans sa base BOI-IR-RICI-280-10.
Conditions d’éligibilité et justificatifs requis
Les équipements doivent figurer sur une liste officielle. L’ensemble des travaux doit être réalisé par un professionnel. Les factures doivent être conservées pendant trois ans et préciser la nature et le montant des prestations.

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Les conditions générales de déductibilité
L’accès aux avantages fiscaux en matière de logement repose sur des critères précis qui doivent être respectés afin de bénéficier de déductions fiscales. Ces critères sont principalement liés à la nature du logement et aux intervenants impliqués dans les travaux.
Résidence principale et durée d’occupation
Pour qu’un logement soit reconnu comme résidence principale, il doit être occupé pendant au moins huit mois par an. Ce critère s’applique tant aux propriétaires occupants qu’aux bailleurs, à condition que le logement soit loué comme résidence principale pour une durée minimale de six ans.
Cette condition est essentielle pour garantir que les aides fiscales sont réservées aux logements qui servent effectivement de lieu de vie principal.
Artisans qualifiés et certifications RGE
En ce qui concerne les travaux de rénovation énergétique, la certification RGE (Reconnu Garant de l’Environnement) est obligatoire. Cette certification, instaurée par le décret n°2014-812 du 16 juillet 2014, atteste de la compétence des entreprises et de leur éligibilité aux aides fiscales. Pour s’assurer de la validité du label RGE, il est conseillé de consulter les annuaires en ligne qui répertorient les professionnels certifiés, garantissant ainsi une qualité de service et un respect des normes environnementales.
Les modalités pratiques de déclaration
Pour bénéficier d’une déduction ou d’un crédit d’impôt, il est impératif d’effectuer une déclaration correcte et documentée des travaux réalisés.
Les dépenses de 2024 doivent être déclarées en 2025 via le formulaire 2042 RICI. Pour cela, il est nécessaire de joindre ou de conserver plusieurs documents essentiels :
- Les factures : celles-ci doivent mentionner la nature et le coût des travaux effectués, afin de justifier les dépenses.
- Les caractéristiques techniques des équipements : ces informations sont cruciales pour prouver la conformité des installations aux normes requises.
- Le respect des délais et conditions : il est important de documenter que les travaux ont été réalisés selon les critères stipulés par les dispositifs fiscaux.
La télédéclaration est également autorisée, permettant de soumettre les justificatifs sous format numérique, simplifiant ainsi le processus de déclaration.
Optimisation fiscale et cumul des dispositifs
L’articulation des aides disponibles permet, sous certaines conditions, d’optimiser les avantages fiscaux sur plusieurs années, rendant ainsi la rénovation plus accessible. Selon l’article L. 321-1 du Code de la construction, plusieurs aides peuvent être cumulées pour maximiser les bénéfices fiscaux. Parmi les combinaisons possibles, on trouve :
- MaPrimeRénov’ et certificats d’économies d’énergie : ces dispositifs favorisent les travaux de rénovation énergétique tout en offrant des aides financières.
- Aides locales et écoprêt à taux zéro : ces soutiens permettent de financer des projets spécifiques tout en bénéficiant d’un prêt sans intérêts.
- Répartition des dépenses sur plusieurs exercices fiscaux : cela permet d’étaler les coûts et d’optimiser les déductions sur plusieurs années.
Pour tirer le meilleur parti des différents dispositifs, il est essentiel de planifier intelligemment ses travaux, en tenant compte des aides disponibles et de leur cumul.
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Nouvelles règles applicables en 2025
L’année 2025 marque une évolution significative des politiques publiques d’aide à la rénovation, avec des modifications substantielles qui impactent directement les stratégies des propriétaires et les professionnels du secteur.
Fin de certains avantages pour les passoires thermiques
Dès le 1er janvier 2025, les logements classés F ou G ne seront plus éligibles à certains dispositifs de MaPrimeRénov’. Cette restriction vise à inciter à une rénovation complète plutôt qu’à des interventions ponctuelles jugées insuffisamment efficaces pour ces passoires thermiques.
Les propriétaires de logements très énergivores devront désormais s’orienter obligatoirement vers le parcours accompagné de MaPrimeRénov’, qui impose un gain énergétique d’au moins deux classes sur l’étiquette DPE. Cette évolution s’accompagne d’un renforcement de l’accompagnement technique via les conseillers « Mon Accompagnateur Rénov’ ».
Recentralisation et simplification administrative
L’administration souhaite rationaliser l’écosystème des aides en privilégiant :
- Moins de dispositifs distincts, mais des critères plus clairs et harmonisés
- La digitalisation complète des démarches via un guichet unique national
- Un ciblage renforcé sur les ménages aux revenus modestes et très modestes
- Une priorité absolue aux logements présentant le plus fort potentiel d’amélioration énergétique
Les mesures de simplification pourraient également passer par une harmonisation des critères techniques entre les différentes aides et une unification des calendriers de versement.
Cette évolution devrait faciliter les démarches pour les particuliers tout en améliorant l’efficacité de la dépense publique.
Les dispositifs fiscaux liés aux travaux en résidence principale permettent de réduire le coût des projets de rénovation, à condition de respecter les critères d’éligibilité et les procédures. Une planification rigoureuse reste le meilleur moyen d’en tirer parti efficacement.






