60% des salariés, selon les statistiques, prévoient de changer d’emploi. Si pour certains, l’ennui au travail en est la cause, d’autres sont motivés par la liberté. Avec l’explosion du numérique et les bouleversements dus à la crise sanitaire, la reconversion professionnelle semble devenir plus qu’une question de choix. Beaucoup se sont en effet retrouvés au chômage et ont du mal à joindre les deux bouts. Ils n’osent cependant pas franchir le pas en raison de la complexité du processus et les frais qu’il entraîne. Découvrez donc le parcours menant à la reconversion professionnelle.
Sommaire :
Pourquoi une reconversion professionnelle ?
Le désir de reconversion professionnelle peut être dû autant à des raisons communes que personnelles. Elle conduit soit à un changement de secteur, de métier ou carrément une réinvention complète de son travail.
La recherche de l’épanouissement dans le travail est sans doute la principale raison qui pousse vers la reconversion professionnelle. À cette raison s’ajoutent le désir de liberté et la recherche de meilleures conditions de travail. Hormis ces motifs, la décision de reconversion peut aussi provenir de :
- l’envie d’apprendre de nouvelles choses :
- l’ennui au travail ;
- manque de reconnaissance de son travail (rémunération trop faible par exemple) ;
- désir de concilier la vie professionnelle et/ou personnelle ;
- désir de nouveaux challenges ;
- l’excès de charge professionnelle ;
- conflits dans le travail et autres.
Peu importent les raisons qui sont à l’origine de cette décision, il faudra bien se préparer pour embrasser cette nouvelle aventure.
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Une reconversion professionnelle réussie : les étapes à suivre
La reconversion professionnelle ne s’improvise pas. C’est le fruit de tout un processus qui se doit d’être minutieusement fait.
Prendre connaissance de ses compétences
Il s’agit ici de faire le bilan des compétences et capacités acquises dans certains domaines spécifiques. Cette étape vous permet de vous fixer sur ce que vous savez déjà faire. Elle vous rend donc la tâche facile en matière de choix de domaine de reconversion.
L’orientation dans le choix du domaine de reconversion
L’étape précédente vous aurait permis d’avoir une idée sur les métiers qui correspondent à votre profil. Il peut toutefois arriver que malgré le bilan de vos compétences, vous ayez du mal à vous décider. Vous pouvez, dans ce cas, vous soumettre à un test d’orientation. Ce dernier vous permet, sur la base de certains résultats théoriques, de vite vous décider.
Gardez à l’esprit que le résultat du test ne primera pas sur votre volonté. Il vient juste vous orienter et conforter les choix précédemment fixés.
S’informer sur l’employabilité
Êtes-vous à la recherche d’un poste salarié ? Ou bien visez-vous une profession libérale ? Dans l’un ou l’autre des cas, vous devez vous renseigner sur les perspectives d’emplois.
Lorsque votre cible est une entreprise, assurez-vous de la disponibilité des offres d’emplois possibles. Cherchez à savoir quelles sont les entreprises qui recrutent et quelles sont les conditions de travail. Si, par contre, vous préférez un statut d’indépendant, vérifiez si la demande existe dans votre secteur d’activité. Informez-vous sur vos potentiels concurrents et leur part du marché. Vous devez également savoir si le public cible est disposé à acheter vos services, et ce, à quel prix.
Au cas où vous auriez choisi de reprendre une entreprise déjà existante, assurez-vous la disponibilité d’une clientèle fixe. Vérifiez l’historique de la société et son business plan. Vous devez également tout savoir sur les démarches de reprise de la société.
Prendre par la formation : une étape inévitable
La formation avant une reconversion professionnelle est-elle nécessaire ? Lorsqu’il s’agit de vous aventurer dans un domaine qui ne vous est pas du tout familier, la formation est inévitable. La difficulté qui se pose à ce niveau est le choix de celle qu’il faudra suivre.
Fort du nombre de formations qui sont proposées, certaines questions vous seront utiles pour opérer votre choix :
- quelles sont les compétences qui me seront nécessaires ? ;
- la durée et le coût de la formation sont-ils avantageux ? ;
- les dispositifs pédagogiques mis en place correspondent-ils à mes attentes ? ;
- l’organisme en charge de la formation est-il une référence dans son domaine ? ;
- aurais-je à la fin de la formation une certification ou un titre RNCP ?
Les personnes qui désirent se reconvertir dans un domaine qui leur est connu n’ont pas nécessairement besoin d’une formation. Elles peuvent cependant la faire, juste pour renforcer leurs acquis.
Faire valoir les compétences acquises lors de la formation
À l’issue de la formation, il faudra inévitablement trouver un emploi. Du moins, pour ceux qui recherchent un poste salarié. C’est donc le moment de faire valoriser vos compétences auprès d’un recruteur. Cette étape passe par un entretien d’embauche. Étant donné que ce dernier est un exercice très exigeant, prenez le temps de bien le préparer. Vous devez, de ce fait, vous renseigner sur l’entreprise visée et connaître du bout des doigts votre métier.
Comment financer sa reconversion professionnelle ?
Selon le secteur d’activité ou le métier choisi, la reconversion peut occasionner des dépenses. Plusieurs possibilités existent pour financer lesdites dépenses.
Les financements pour les demandeurs d’emplois
Lorsque vous êtes en situation de chômage, des dispositifs sont prévus pour vous venir en aide. Il s’agit par exemple des :
- Aide de Retour à l’Emploi (ARE) : c’est l’allocation de chômage que perçoivent ceux qui sont légalement au chômage. Elle est calculée et versée mensuellement sur la base de l’ancien salaire ;
- Aide de Retour à l’Emploi Formation : elle est destinée à ceux qui ont droit à l’ARE et se fait par l’intermédiaire d’une formation pôle emploi ;
- la Rémunération Des Formations Pôle Emplois (RFPE) : elle est prévue pour les personnes n’ayant pas accès à l’ARE ;
- Actions de Formation Conventionnées (AFC) : elle est strictement réservée aux personnes qui combinent recherche d’emplois et formation continue. Le but de ladite formation sera de combler le manque de compétences.
Il est également possible de faire recours à son compte professionnel de formation pour financer sa reconversion professionnelle.
Le financement pour les créateurs d’entreprise
Deux solutions de financement sont mises à la disposition des personnes qui désirent se reconvertir dans le monde entrepreneurial. Il s’agit des aides :
- À la reprise et à la création d’entreprise (ARCE) : elle consiste à verser, en 2 fois, 45% du montant total de son aide de retour à l’emploi au créateur d’entreprise ;
- Aux créateurs ou Repreneurs d’Entreprise (ACRE) : c’est une exonération totale ou partielle des charges sociales sur une période d’un an.
Les aides destinées aux créateurs d’entreprise se font par ailleurs sous forme d’apport matériel ou de prêts locaux.
Le financement pour salarié
Pour les salariés, environ quatre types d’aides à l’emploi sont mis en place. Ils se rapportent aux :
- promotion par alternance : encore appelé la Pro-A, elle est une aide de formation en alternance destinée aux salariés n’ayant pas la qualification professionnelle nécessaire ;
- compte personnel de formation (CPF) : elle permet à tous ceux qui ont un emploi ou non de profiter des droits de formation à hauteur de 500 € ;
- plan de développement des compétences : ce sont des formations facultatives ou obligatoires, mises en place et financées par l’entreprise. Durant la formation, l’employé conserve son titre de salarié ;
- CFP de transition professionnelle : c’est un plan de financement qui permet aux salariés de tous les secteurs d’activité de profiter du CPF. Le salaire est aussi maintenu durant la formation.
Il faudra notifier qu’un salarié ne pourra pas avoir simultanément accès à ces quatre types de financement.
Il n’est certes pas aisé de s’engager dans le processus de reconversion professionnelle. Cela prend du temps et nécessite aussi des dépenses. Cependant, la reconversion est encouragée en cas de risque de burn-out, mal qui touche de plus en plus de travailleurs.