L’Entreprise Unipersonnelle à Responsabilité Limitée (EURL) constitue une entreprise à propriétaire unique et à responsabilité limitée. Cette forme d’entreprise (ou mieux ce statut juridique) est très répandue en France, en raison de son caractère pratique et de ses nombreux atouts. Mais elle présente également des limites qu’il faut connaître avant de la choisir ou non. Dans cet article, nous passons en revue les avantages et les inconvénients de l’EURL.
Sommaire :
Quels sont les avantages de l’EURL ?
L’EURL offre plusieurs avantages intéressants aux porteurs de projet qui souhaitent mener une activité entrepreneuriale en France. Il s’agit notamment d’une gestion facile et simplifiée, d’une transmission simplifiée de l’entreprise, d’un choix de méthodes fiscales adaptées, etc. Ces avantages font de l’EURL une option de choix intéressante pour de nombreux chefs d’entreprise.
Gestion facile et simplifiée
La gestion d’une EURL est simple et moins lourde que celle d’autres structures commerciales. En fait, les exigences administratives sont moins nombreuses, ce qui permet au propriétaire de se concentrer davantage sur les activités de l’entreprise. De même, les processus simplifiés de comptabilité et d’établissement de rapports réduisent la nécessité d’une comptabilité plus exigeante. Cette simplicité permet de minimiser les frais généraux et les obstacles bureaucratiques.
Par ailleurs, cette forme d’entreprise permet au propriétaire de décider efficacement et rapidement sur divers aspects fonctionnels de l’entreprise. Pas la peine d’organiser des réunions du conseil d’administration ou de recueillir le vote des actionnaires. Cette autonomie peut conduire à une mise en œuvre plus rapide des stratégies et des changements opérationnels.
Responsabilité restreinte de l’associé
C’est un autre élément gratifiant d’une EURL, car elle offre une certaine protection à son propriétaire en limitant ses responsabilités. Les actifs et autres biens du gérant sont bien distincts de ceux de la société. Votre patrimoine est ainsi protégé, en tant que propriétaire d’EURL, en situation de faillite ou de liquidation de votre société. Il s’agit là d’un avantage considérable comparativement aux entreprises individuelles, où le patrimoine de l’associé et/ou propriétaire est menacé.
En outre, la particularité de l’EURL est qu’elle limite la responsabilité de son associé unique à la hauteur de ses apports. Il s’agit d’une disposition légale du Code de commerce (art.L.223-1). En outre, le patrimoine de la société est juridiquement séparé du patrimoine personnel de l’associé. Cette séparation des actifs est un gage de sécurité, mais aussi, de quiétude pour le gérant propriétaire. Elle augure et favorise un écosystème entrepreneurial propice et sans risque financier excessif.
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Une alternative à la micro-entreprise
L’EURL constitue une alternative viable au régime de la micro-entreprise. Elle l’est particulièrement pour les opérateurs qui souhaitent mettre en place des structures avec une forte capacité de croissance. Contrairement aux micro-entreprises, l’EURL n’est pas soumises à des seuils de bénéfices susceptibles de limiter l’expansion de l’entreprise. Cela vous permet de booster le développement de vos activités sans avoir à modifier la forme structurelle de l’entreprise.
Les EURL sont adossées à une crédibilité professionnelle unique et créent un climat de confiance que les micro-entreprises. De ce fait, les potentiels clients et/ou partenaires les perçoivent souvent les EURL comme stables et fiables. Cette perception peut conduire à de meilleures opportunités d’affaires et de partenariats. La structure fonctionnelle de l’EURL garantit une plus grande flexibilité en termes d’opérations commerciales, mais aussi, de planification stratégique.
Transfert simplifié
Le processus de transmission de propriété d’une EURL est simple. Il est bénéfique à la fois pour la pérennisation des activités de l’entreprise et pour les démarches successorales. Le processus est ainsi moins complexe que pour d’autres structures commerciales, ce qui réduit les charges juridiques et administratives. Cette simplicité permet à la société de continuer à fonctionner sans heurts pendant la transmission de propriété.
La juridiction de l’EURL facilite le transfert des parts sociales aux héritiers ou à des tiers sans exigences procédurales importantes. C’est donc un atout pour les sociétés familiales qui planifient les générations futures. La simplicité du processus de transfert contribue à maintenir la stabilité de l’entreprise et la confiance des clients lors des changements de propriétaire.
Choix du mode d’imposition
Les EURL ont la particularité de donner le choix fiscal au gérant, lequel devrait correspond aux objectifs financiers du projet. Les propriétaires peuvent choisir d’être imposés au titre de l’impôt sur le revenu des personnes physiques ou de l’impôt sur les sociétés. Cela conduit à une élaboration des stratégies et à une planification fiscale efficace visant à minimiser l’ensemble des obligations de la société.
Cette flexibilité fiscale permet d’adapter la stratégie fiscale de l’entreprise à la situation financière personnelle du propriétaire. Ce qui améliore l’efficacité de la gestion des dépenses et des déductions. Les EURL peuvent ainsi bénéficier d’une planification financière plus précise et d’une plus grande stabilité économique. La possibilité de choisir la méthode fiscale la plus appropriée est un facteur clé de l’optimisation des performances financières de l’entreprise.
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Quelles sont les inconvénients d’une EURL ?
Si les atouts de l’EURL sont nombreux, il n’en demeure pas moins qu’elle présente également certaines limites qu’il est judicieux d’élucider. Entre rigidité et obligations en matière de cotisations sociales, les désavantages de l’EURL méritent qu’on s’y attarde.
Absence de flexibilité opérationnelle
L’EURL manque de souplesse inhérente à son fonctionnement. En tant qu’entité unipersonnelle, elle limite la possibilité d’intégrer des partenaires et/ou investisseurs dans la vie de l’entreprise. Cette limitation peut également poser des problèmes d’adaptation à l’évolution de l’environnement de l’entreprise. Par ailleurs, le propriétaire peut éprouver des difficultés à partager les responsabilités ou à déléguer des tâches de manière efficace.
Par conséquent, le stress, la surcharge ou l’augmentation de la charge de travail peuvent accabler le gérant et propriétaire. Cette méforme du gestionnaire peut impacter considérablement les performances de l’entreprise. La rigidité opérationnelle de l’EURL peut également rendre difficile l’adaptation à des environnements commerciaux en constante évolution. Cette structure peut ne pas convenir aux entrepreneurs qui souhaitent bénéficier de plus de flexibilité et de dynamisme pour leur structure.
Responsabilité du gérant engagé
Bien que l’EURL prévoie une responsabilité restreinte pour les actifs du propriétaire, la responsabilité du gérant reste cependant engagée à plusieurs niveaux. Les gestionnaires peuvent être tenus personnellement responsables de diverses décisions et actions commerciales. Elle l’est notamment s’il est coupable d’une faute lourde ou responsable d’une mauvaise gestion. Elle l’est davantage s’il est accusé pour non-respect d’exigences légales.
Cette responsabilité personnelle expose les dirigeants à des risques juridiques et financiers considérables. Ils s’accentuent si les dirigeants négligent leurs obligations fiduciaires ou s’engagent dans des activités illégales. De telles responsabilités potentielles peuvent décourager les individus d’assumer des fonctions de direction.
Contributions sociales exigible
Les EURL sont soumises à des cotisations sociales obligatoires qui peuvent affecter de manière significative leur santé financière. Lorsque le gérant est l’associé unique, les cotisations doivent être payées indépendamment de la rentabilité de l’entreprise. La principale conséquence de cette exigence n’est rien d’autres que la pression constante créée sur la trésorerie et la stabilité financière de la société et du gérant. Pression parfois mal gérée par certains entrepreneurs soucieux de leur retraite.
Cette exigence peut s’avérer particulièrement difficile pour les nouvelles entreprises, car souvent confrontées à des budgets et ressources limités. Comparées à d’autres structures commerciales, les EURL sont généralement soumises à des taux de cotisations sociales plus élevés. Le calcul des contributions diffère sensiblement de celui d’un salarié classique. Ces méthodes s’appuient sur les montants déposés et la durée des contributions du gérant-salarié.
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Régime social imposé
Le gérant-associé d’une EURL est considéré comme un non-salarié et catégorisé dans le régime social des TNS. C’est donc un travailleur non salarié qui ne bénéficie pas des avantages sociaux offerts aux salariés dans les autres types de sociétés. Certains gérants et associés d’EURL opteraient plutôt pour une affiliation à la sécurité sociale des assimilés-salariés. Notez que le gérant-associé d’EURL a été affilié auparavant au régime des indépendants ou RSI.
Toutefois, rappelons que le régime des TNS a été récemment adossé au régime général, soit en janvier 2020. Ce changement vise à simplifier la gestion et le contrôle de la protection sociale. Le gérant-associé se doit donc de cotiser à cet organisme, sous peine de s’endetter personnellement auprès du RSI. De plus, le gérant-associé aura, par cet acte, hypothéqué sa retraite. Ces cotisations peuvent être versées sur une base mensuelle ou trimestrielle. En outre, le gérant n’est pas autorisé à disposer d’un compte courant débiteur associé.
En somme, l’EURL en France présente de nombreux atouts pour tout porteur de projet. Entre gestion facile et fiscalité attractive, l’EURL séduit de nombreux entrepreneurs français. Cependant, l’EURL a aussi ses limites, telles que la rigidité opérationnelle, la responsabilité accentuée du gérant, les contributions sociales obligatoires, etc. Les entrepreneurs doivent soigneusement peser le pour et le contre avant de faire leur choix.