Ce n’est pas l’incompétence, juste de petits glissements qui nous éloignent doucement de l’essentiel…
Avec l’expérience, on croit que les erreurs s’effacent. Qu’un designer UX aguerri ne tombe plus dans les pièges de base. Mais la réalité est plus fine. Plus tordue aussi. Même les pros se trompent. Souvent sans le savoir. Le cerveau aime aller vite. L’habitude endort l’attention. Et parfois, ce sont les bases qu’on croit maîtriser… qui nous glissent entre les doigts.
Et si vous en faisiez encore, sans le voir venir ?
Sommaire :
Penser comme un designer, pas comme un utilisateur
C’est l’erreur numéro un. Et elle est tellement humaine. À force de passer des heures sur une interface, on finit par la connaître par cœur. On oublie la confusion de quelqu’un qui la découvre pour la première fois. C’est un peu comme ces clichés pris sans réfléchir, où un effet miroir photo imprévu révèle quelque chose d’essentiel qu’on n’avait pas vu. En UX, cet effet existe aussi : ce que nous croyons limpide peut devenir flou dès que quelqu’un d’autre prend les commandes.
On pense composants, structure, responsive… au lieu de se demander : « Et la personne, là, elle va faire quoi ? »
Solution ? Observer. Tester. Se taire. Et laisser faire.

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Trop de logique, pas assez de ressenti
On parle souvent de structure, de navigation, de hiérarchie. Mais une expérience utilisateur ne se résume pas à une suite d’actions bien ordonnées. Elle se vit. Elle se ressent.
Sur le papier, tout roule. Mais une fois entre les mains de l’utilisateur, l’expérience peut vite perdre sa magie.
- Une animation trop lente
- Une micro-interaction qui prend un micro-moment de trop
- Un wording un peu froid, un bouton trop neutre
Les utilisateurs ne le diront pas toujours clairement. Mais ils le ressentent.
Penser UX, c’est aussi penser émotion, fluidité, rythme. Et ça, ce n’est pas un schéma qui le montre. C’est l’expérience elle-même.
Trop vouloir guider, jusqu’à étouffer
On veut bien faire. On veut accompagner l’utilisateur, le rassurer, le guider. Et on finit par lui coller des flèches partout, des modalités explicatives, des infobulles, des étapes… encore et encore. À la fin, l’utilisateur se sent pris par la main comme un enfant dans une salle de musée.
L’intention est bonne. Le résultat, parfois oppressant. Et si on osait faire un peu plus confiance ? Si on laissait un peu de vide, un peu de silence dans l’interface ? Une interface claire n’a pas besoin de beaucoup parler.
Concevoir pour le scénario parfait
C’est un piège classique. On imagine un utilisateur parfait, calme, concentré, sur son ordinateur portable avec une bonne connexion et du temps devant lui. On oublie :
- Le pouce pressé dans le métro
- La lumière du soleil sur l’écran
- Le clic raté à cause d’un pop-up
On ne pense pas non plus à l’utilisateur surchargé, jonglant avec un appareil nomade et une connexion bancale entre deux réunions. La réalité, c’est que l’expérience se vit dans le chaos. L’UX doit survivre à l’imprévu, au bruit, à la distraction.
Un design solide, c’est celui qui tient debout même quand tout part un peu de travers.

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Oublier que le contenu est roi
Un très bon design sans contenu pertinent, c’est comme un emballage de luxe autour d’un vide. On peut passer des heures à aligner des blocs, choisir la bonne palette, coder des animations douces, si le texte est flou, si le message est bancal, l’expérience s’effondre. Trop souvent, on pense au contenu comme un remplissage. Une variable à insérer plus tard.
Alors qu’en réalité, le contenu devrait guider la forme. L’UX commence par ce qu’on dit, et comment on le dit.
Croire que plus de données = meilleure décision
Les tests utilisateurs, c’est essentiel. Les heatmaps, les taux de clics, les AB tests… tout ça a sa place. Mais attention. Trop de données peuvent devenir un piège. Une paralysie par l’analyse. Une course au micro-ajustement qui fait perdre la vision globale.
Il faut savoir quand s’arrêter. Quand dire : on a assez vu. C’est le moment d’agir. L’instinct et l’intuition ont aussi leur place dans une démarche UX.
Conclusion
Même les meilleurs peuvent tomber dans ces travers. Pas par incompétence. Mais par automatisme. Par confiance excessive. Par manque de recul. La clé, ce n’est pas la perfection. C’est la remise en question.
L’UX, c’est un terrain mouvant. Un équilibre fragile entre logique, émotion et réalité d’usage. Alors même si on avance avec assurance, mieux vaut garder un œil sur nos propres biais. Et ne jamais oublier que l’utilisateur, lui, n’est pas dans notre tête.
Et c’est pour lui qu’on conçoit. Pas pour notre portfolio.






