Rénover une salle de bain représente souvent un investissement conséquent pour les ménages. Beaucoup se demandent si ces travaux, qui améliorent le confort et la valeur d’un logement, peuvent aussi alléger la facture fiscale. Mais toutes les dépenses ne sont pas prises en compte par l’administration fiscale. Quels types de travaux sont éligibles à des déductions d’impôt ? Quelles conditions respecter pour bénéficier de ces avantages ? Cet article fait le point sur la législation, les cas concrets et les dispositifs existants pour comprendre ce qui est réellement déductible.
Sommaire :
Les principes fiscaux appliqués aux travaux
Avant d’engager des travaux dans votre maison, il est essentiel de bien comprendre les règles fiscales applicables, car en principe, les travaux réalisés peuvent avoir un impact sur vos impôts.
Travaux déductibles et travaux non déductibles
La distinction entre travaux d’entretien, de réparation, d’amélioration et de construction est centrale. Selon le Code général des impôts, seuls certains travaux peuvent être déduits des revenus fonciers ou donner droit à des crédits d’impôt. Les simples travaux d’embellissement, comme la pose d’un carrelage décoratif ou l’installation d’une douche à l’italienne sans objectif énergétique ou d’accessibilité, ne sont pas déductibles.
En revanche, les travaux liés à la performance énergétique ou à l’adaptation du logement aux personnes âgées ou handicapées ouvrent des droits spécifiques.
Déductions pour les propriétaires bailleurs
Pour les propriétaires bailleurs, la législation est différente de celle des occupants. Ils peuvent déduire certaines dépenses de leurs revenus fonciers, notamment les réparations et entretiens destinés à maintenir le logement en état d’être loué. Exemple : remplacer une baignoire vétuste par une douche standard peut entrer dans ce cadre, mais installer une baignoire balnéo de luxe sera considéré comme une dépense de confort, donc non déductible.
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Les travaux de salle de bain liés à la performance énergétique
Certains travaux dans la salle de bain entrent dans le champ de la transition énergétique et sont éligibles à des dispositifs fiscaux.
Le crédit d’impôt pour la transition énergétique (CITE) et MaPrimeRénov’
Jusqu’en 2020, le CITE permettait de déduire une partie des dépenses de travaux énergétiques. Depuis, il a été remplacé par MaPrimeRénov’, ouverte à tous les ménages sous conditions de ressources. Dans une salle de bain, cela peut concerner le remplacement d’un chauffe-eau classique par un chauffe-eau thermodynamique ou solaire.
Selon l’Ademe, un chauffe-eau thermodynamique permet d’économiser jusqu’à 70 % d’énergie par rapport à un modèle électrique classique, ce qui justifie l’aide publique.
TVA réduite et éco-prêts
En complément, les travaux de rénovation énergétique bénéficient d’un taux de TVA réduit à 5,5 %. De plus, l’éco-prêt à taux zéro (éco-PTZ) permet de financer les équipements améliorant la performance énergétique sans intérêt. Exemple : remplacer un système de chauffage d’eau énergivore par un modèle performant dans la salle de bain peut être financé via ce mécanisme, réduisant l’investissement initial tout en ouvrant droit à des aides.
Les travaux de salle de bain liés à l’accessibilité
Un autre volet important concerne les travaux d’accessibilité pour les personnes âgées ou en situation de handicap.
Crédit d’impôt accessibilité
Le Code général des impôts prévoit un crédit d’impôt de 25 % sur les dépenses engagées pour adapter un logement. En effet, dans la salle de bain, cela inclut l’installation de barres d’appui, de cabines de douche adaptées aux fauteuils roulants, ou encore de lavabos réglables en hauteur. Ces équipements visent à améliorer la sécurité et l’autonomie des occupants.
Le plafond est fixé à 5 000 € pour une personne seule et 10 000 € pour un couple, sur une période de 5 ans.
Exemples concrets d’aménagements déductibles
Un propriétaire qui transforme une baignoire difficile d’accès en douche plain-pied pour un locataire âgé peut intégrer cette dépense dans ses charges déductibles. De même, l’installation d’un WC surélevé ou d’un siège de douche rabattable peut donner lieu à un avantage fiscal. Ces travaux relèvent de la politique publique de soutien au maintien à domicile, encouragée par les pouvoirs publics.
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Cas particuliers selon le statut du contribuable
La déduction des travaux de salle de bain dépend aussi du statut du contribuable : propriétaire occupant, bailleur ou locataire.
Pour les propriétaires occupants
Un propriétaire occupant ne peut pas déduire les simples travaux de confort, mais il peut bénéficier des crédits d’impôt mentionnés plus haut s’il réalise des travaux énergétiques ou d’accessibilité. Exemple : remplacer un ballon d’eau chaude par un modèle performant ou installer des équipements adaptés au vieillissement.
Pour les propriétaires bailleurs
Les propriétaires bailleurs bénéficient d’un régime plus large. Les travaux destinés à maintenir ou remettre en état le logement sont déductibles des revenus fonciers. Exemple : réparer une fuite importante, remplacer une douche vétuste ou moderniser une installation électrique liée à la salle de bain.
Toutefois, les travaux de construction ou d’agrandissement (par exemple, créer une salle de bain supplémentaire) ne sont pas déductibles, car ils sont considérés comme une valorisation du patrimoine.
Pour les locataires
Un locataire qui effectue des travaux dans la salle de bain avec l’accord du propriétaire ne peut pas les déduire de ses impôts. En revanche, il peut dans certains cas demander à bénéficier des aides publiques, comme MaPrimeRénov’, si le bailleur y consent.
Les démarches pour bénéficier des avantages fiscaux
Même si certains travaux de salle de bain sont déductibles ou ouvrent droit à un crédit d’impôt, il faut respecter des procédures précises.
Conserver les justificatifs
L’administration fiscale exige des factures détaillées mentionnant la nature exacte des travaux et l’entreprise prestataire. Les factures doivent être conservées plusieurs années pour justifier la dépense en cas de contrôle.
Les devis non suivis de factures ne sont pas recevables.
Déclaration et formulaires à remplir
Pour bénéficier d’un crédit d’impôt, le contribuable doit reporter les montants éligibles dans sa déclaration de revenus annuelle, généralement dans la rubrique “charges ouvrant droit à réduction ou crédit d’impôt”. Les propriétaires bailleurs doivent, quant à eux, déclarer les charges déductibles dans l’annexe relative aux revenus fonciers.

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Les limites et points de vigilance
Bien que la possibilité de déduire certains travaux de salle de bain existe, il convient de rester prudent.
Risques de redressement fiscal
L’administration fiscale effectue régulièrement des contrôles pour vérifier que les travaux déclarés sont réellement éligibles. Déclarer comme “travaux de réparation” ce qui relève en réalité d’un aménagement de confort expose à un redressement et à des pénalités financières.
Recours à des professionnels qualifiés
Dans le cadre des aides liées à la transition énergétique, il est obligatoire de recourir à des entreprises labellisées RGE (Reconnu Garant de l’Environnement). Sans ce label, aucun avantage fiscal ne sera accordé. Ce critère est donc essentiel pour valider son projet et optimiser son investissement.
La déduction fiscale des travaux de salle de bain dépend avant tout de leur nature. Les simples aménagements esthétiques ne sont pas éligibles, tandis que les travaux liés à l’accessibilité et à la performance énergétique bénéficient de dispositifs avantageux. Les propriétaires bailleurs disposent de marges plus larges pour déduire les dépenses de réparation. Avant d’engager les travaux, il est essentiel de se renseigner précisément et de conserver tous les justificatifs pour optimiser à la fois son confort et sa fiscalité.






